UTOP 2018 – 10e place pour la 10e édition

UTOP 2018 – 10e place pour la 10e édition

D’habitude, je fais mes devoirs rapidement. C’est a dire que je ne tarde pas pour rédiger un récit de course ou mes impressions de l’événement. C’est sans doute par crainte de perdre les infos essentielles sur la course, le timing, les anecdotes.
Cette fois l’UTOP s’est tellement bien passé que j’étais tout simplement bien. Pas envie de faire autre chose. Savourer un bon moment de pleinitude, se reposer aussi, car ca reste 120 km quand meme.

Revenons sur la préparation :
Vu que c’était une année dite sabbatique, avec Andrea nous avons démarré très tranquillement notre entrainement en janvier. Mais alors vraiment tranquillement… Les fêtes de noël ont un peu pesé sur notre motivation à aller éliminer tout ça. Février, on a pas fait mieux, si bien qu’on a tout simplement zappé la moitié du mois et la 1ere semaine du mois de mars. C’était plutôt mal parti.

On s’est inscrit à la course de Rivo, la Boucle d’Ambohitrandriamanitra. Un petit 18 km très rythmé, avec 800 D+. Le résultat n’était pas beau à voir. Crampe à 2/3 de la course et une très mauvaise gestion de l’eau.
C’est donc fin mars qu’on a repris les choses en main. Avec beaucoup plus de rigueur. Mais au bout du compte arrivé début mai ; le kilométrage n’est pas la.

Donc ce n’est pas avec une grande confiance que je prend ce départ de l’Ultra. Andrea est inscrite sur le 55 km Xtrem. Nous décidons de faire un petit bout de nuit à l’Ermitage avant de prendre le chemin de l’Ermitage à pour le départ à 3h du matin. On se retrouve avec Gabriel, notre partenaire d’entrainement de longue date. Mais je vois à sa mine que ça ne va pas pour lui. Il n’a pas fermé l’œil de la nuit et a une gastro. Mais au courage décide de prendre le départ.

Apres le pointage d’usage, on s’encourage avec tous les participants, et essayant de marquer le stress du départ. Car la particularité de l’Ultra est de démarrer par 400 m D+ dans les 3 1er km. Et avec les zozos du coin, le rythme est toujours dingue.

4,3,2,1 … C’est parti ! Les fauves sont lâchés. Comme d’habitude, car ca se bouscule, on marche dans la boue des les 1er 100 m. Ca monte à un train d’enfer. Je pense être pas mal mais en réalité, en ayant amélioré mon temps de passage de 10 mn au 1er ravito, je passe dans les 70e au PC1 à 13,5 km.

Cela 1h40 que je coure mais je ne vois toujours pas Gabriel. J’ai pensé qu’il était finalement devant avec les avions de chasses. finalement non, 30 mn plus tard, je le vois arriver sur moi. Je suis soulagé car ma lampe a déconné et est resté bloqué sur le mode veilleuse. Finalement, je vois qu’il n’est pas comme d’habitude et je pense que cette journée risque d’être longue pour lui.
Peu de temps après, arrive Angélique, l’invitée féminine, vainqueur de l’UT4M, notre partenaire trail français. On finit par reformer un petit groupe qui avance plutôt bien. On commence à manger les concurrents qui on pas vraiment réalisé que 120 km c’est très long. Clin d’oeil notamment à Sezara:)

UTOP 10e édition

Arrivé au PC2 à 30 km, on se retrouve déjà dans les 40 premiers. C’est la que je decide de passer rapidement et laisser Gab. Je suis triste pour lui car il était en forme, mais on ne peut rien contre une gastro.
Je rejoint Angélique qui a un rythme qui me convient. jusqu’au cric. 800 D+ nous attendent avec 40 et 50% de pente sur les 1er 400 m D+.
La, je vois que finalement le rythme d’Angélique ne me convient pas du tout dans cette montée. Elle s’envole rapidement, et moi, je reste à mon rythme de croisière. Je m’étais fixé 8:30 de course jusqu’à Mantasoa. Et je suis dans les temps.

Arrivé au PC 3, me sens plutôt bien. J’avance sans vraiment me poser la question du temps ou du rythme à adapter. Bref, je cours pour moi, le tour du lac de mantasoa, et en prime une superbe journée ensoleillée qui s’annonce.
A 3 lm du barrage, je retrouve Angélique qui sort d’on ne sait ou. Elle s’est égaré sur des chemins plusieurs fois.
Et finalement, on reste ensemble pour finir cette 1ere partie.
Arrivé à Mantasoa, je suis très étonné d’avoir passé ces 57 km en 7h55, en 23e position. Le pire, c’est que je me sens vraiment bien. Mais respecte mon plan de course qui consiste à faire une petite pause, se changer, manger et repartir tranquille. Ca me prend 20 mn, mais je ne pense pas que ce sois des minutes perdues.

Au croisement pour reprendre le chemin vers Tana, je vois Gabriel qui arrive les traits fatigués. Il souhaite abandonner ici. En ayant rendu et je passe sur le reste. J’aurai fait la meme chose. Je redémarre très prudemment pour faciliter la digestion car dans 20 km, j’aurai besoin de cette energie pour passer les 2 bosses d’Angavokely et Angavobe. L’approche de ce massif de granite est somptueux. Avec ce beau ciel bleu, on en prend plein les yeux. Mais plein les jambes aussi. ca commence à peser. Le PC8 sonne la fin de la récréation. Il faut se preparer à 1.000 D+ dans des pentes ou on doit mettre des cordes… Je me suis rappelé les sensations du TOR des Géants ou avec Andrea, nous n’en pouvions plus, mais on a avancé en mettant juste un pied devant l’autre. C’est ce que j’ai fait . J’ai conservé mon rythme sans jamais essayer de pousser. mais c’était quand meme très long.

Le soleil tape de ses rayons les plus chaud. Il est 14h et je sens que les 1,5 litre ne vont peut être pas suffire pour rallier le ravito. C’est la ou on commence à gamberger. Je me demande si Andrea a fini. Dans quelles conditions, à quelle place. Une fois passé la dernière grosse bosse, j’essaie de rejoindre rapidement Ambohimiadana le PC7. J’avais la sensation d’avoir perdu beaucoup de temps dans cette partie.
A Ambohimiadana, je rejoins Andrea qui m’attend avec mon ravito. Je récupère au passage une lampe qui marche car il est 16:30 et dans 1 h c’est la nuit. Elle me raconte sa performance ; 3ere feminine et 1ere Master 1. Elle me dit que Gab est finalement reparti de Mantasoa et est derriere moi. Mais que cette fois, il abandonnera au PC7. A mon grand étonnement, je suis 15e au scratch. Angélique est 30 mn devant moi.

Je ne perd pas trop de temps et me remet en route. d’abord dans la descente puis dans la remontée vers RN2. S’en suit le long faut plat ou on ne peut pas faire autrement que de courir car la pente n’est pas assez forte.
Je me sens encore bien et la fraicheur de la nuit incite a conserver un rythme mini pour ne pas avoir froid.
Au PC 8, je conserve encore du jus car je continue de courir au meme rythme meme des faux plats. J’arrive au PC9 et je me dis qu’à cette vitesse, dans 1h c’est la ligne d’arrivée. C’est l’euphorie. quelque 100e de mètres plus loin, j’hurle après un concurrent qui par sur un mauvais sentier. Il s’approche de moi. Plutôt elle ; c’est Angélique qui allait se perdre pour la n ième fois.
On terminera le parcours ensemble avec en prime une 10e place scratch et 1er V2. Le tout sans être vraiment entamé ; 121 km en 18h40.
En conclusion ; les 10 ans de l’UTOP, c’était le rêve. D’abord pour faire un top 10 en arrivant quasi sans bobos. Le rêve aussi, car 10 ans plutôt, je lançais cette épreuve. Avec une poignée de passionné, contre tout les recommandations de ne pas faire cela en pleine crise politique. Non seulement, on l’a fait, mais on l’a refait 10 fois.
J’attend la 20e pour rappeler à Lucas de me faire son spécial 20 ans à la façon Diagonale des fous.