Run Rabbit Run 50 miles – Steamboat Springs

Run Rabbit Run 50 miles – Steamboat Springs

Voila une course pas comme les autres. D’abord par le nom. C’est pas commun. Mais ensuite par le style qui caractérise la course. Les organisateurs ne se prennent pas au sérieux mais font un travail de dingue pour organiser un trail de 100 et 50 miles dans un parc national du Colorado. Il faut se rendre sur leur site officiel ( runrabbitrun.com ) pour avoir une idée, et si vous n’êtes pas convaincu, allez voir leur page FB. Tout semble être pris à la légère, du style : si vous n’arrivez pas à trouver l’accès à notre briefing avec le plan qui vous est fourni, alors un trail de 100 miles dans la foret n’est certainement pas pour vous !

toujours est il que l’association qui s’occupe de l’organisation depuis 12 ans est des plus sérieuse ne serait ce que par la dotation financière pour les primés (65.000 $). En plus de cela, les surplus de recettes sont remis à des actions charitables (notamment auprès d’organisation oeuvrant pour l’aide aux enfants démunis). Cette année, 32.000$ iront à ces associations.

Mais revenons à notre course. Ce milieu de mois de septembre a les couleurs d’un été indien au Québec. Les pins et les Aspens nous offrent un mélange de couleur qui se marie parfaitement au plus pure des ciels bleus. En arrivant, nous étions sous le charme de cette station de ski. Le chalet et toutes les commodités qu’apporte cette petite ville en fait un cadre parfait pour passer un bon moment.
Nous avons pu, donc, reconnaitre le parcours sur les 10 1ers kilomètres, ainsi qu’à mis parcours. Malheureusement, un feu de foret gigantesque a menacé cette partie du tracé, ce qui a forcé l’organisation à rerouter la course vers une zone plus safe.

Nous voila donc au départ de ce 50 miles ( 80 km) entouré de 215 participants. Ils sont, pour la plupart, issu du Colorado et des états mitoyens. Nous étions avec un ressortissant suisse et 2 chinois, les seuls étrangers sur le 50 miles.
La météo est des plus prometteuses avec du soleil toute la journée. Cependant, ce matin la il faisait très froid : 4°.
En attendant le départ, nous nous sommes regroupé dans le hall d’accès du garage. Cela a permis d’échanger avec les coureurs présents. La différence marquante, par rapport à ce qu’on voit en Europe ou à la Réunion, c’est le coté minimaliste des coureurs. Très peu avaient des sacs les équipements couteux qu’on voit chez les trailers.

A 5 minutes du départ, on nous appelle sur la ligne de départ, sans lumière ni musique. Les dernières recommandations se font sans sono. Bref, nous sommes un peu décalé par rapport au contexte habituel ou quelque soit l’heure du départ, une animation agite un peu le quartier…
5, 4, 3, 2, 1 … et c’est parti pour ces premiers 10 km de montée. 6,4 miles pour gravir 1.000 m D+ sur un chemin carrossable. La pente est entre 10 à 15 % mais le rythme est étonnamment élevé. Parti dans le troupeau des 50, je ressens pour ma part des difficultés à respirer et mon rythme cardiaque va beaucoup trop vite pour un début de course. Je suis obliger de tempérer Andrea qui avait visiblement aucune difficultés à maintenir le rythme avec les filles en tete de course. A mis chemin de la 1ere section, au petit jour, un bénévole récupère les vestes et lampes que les coureurs ne souhaitent pas emporter toute la course. Bien pratique. Nous pourrons les récupérer le soir auprès du PC course.

Arrivé au plus haut de la station de ski, le Mont Werner, le 1er ravito nous tend les bras avec un accueil plutôt bruyant comparer à la discrétion du départ. On trouve de tout à manger, un veritable brunch. Mais pas le temps de s’attarder pour faire un gros petit déjeuner.
Beaucoup sont déjà passés et il faut mettre les voiles rapidement pour ne pas se retrouver dans le milieu de peloton. On attaque un ‘single track’ très sympathique qui varient montées courtes, plats et descentes pas techniques dans les forets et clairières. Avec les rayons du soleil levant, la température commence à monter (10°) et les couleurs nous en mettent plein les yeux. Coté sensation, ca ne va toujours pas pour moi. J’ai d’énormes difficultés à m’acclimater à cette altitude. Courir à plus de 3.000 m n’est pas si simple. Ma préparation avait été tronquée de 1 mois et demi par une bronchite, et le rattrapage a tout juste permis de faire le minimum syndicale. Je serre les dents. Par contre pour Andrea, tout va bien, meme ses petits bobos d’avant course au mollet, ne sont plus d’actualité.

Arrivé au 2e poste de Long Lake, je prend le temps de recharger en eau et de faire un vrai petit déjeuner : Bacon, omelette, jambon, jus d’orange etc… Je suis un peu lourd pour la mise en route, mais je suis certain que ca va me servir pour la suite. Une longue section de route nous attend. Ca ressemble plus à un parcours marathon qu’à un trail. Mais bon, il ne faut pas se plaindre, car la course aurait pu être simplement annulée. Le paysage est top mais cette environnement de course ne me convient pas du tout. Les sensations ne sont toujours pas la.

Cette section interminable de 8,4 miles de route se termine enfin. Notre sac avec les gels et barres de céréales nous attend. Le ravito, comme les précédents, ressemble à un veritable BBQ party. On trouve de tout. Mais je ne mange quasiment rien, car le repas précédent n’est pas encore passé. Pour compléter le tout, on revient encore sur la route alors que je pensais en avoir terminé. Encore 2 autres miles, en descente pour finalement rentrer dans la foret. La température commence à monter et l’ombre des sapins nous apporte la fraicheur nécessaire à un minimum de confort. C’est à ce moment la que nous arrivons quasiment à la mi-parcours au poste de Billy’s rabbit hole.

La ravito express. Pas besoin d’eau. On repart direct avec quelques fruits secs. Une section technique nous attend. Faux plat montant avant de revenir sur la route. Cette partie est un peu le tournant pour moi. Je commence à me sentir mieux. Andrea va toujours bien, du reste, c’est elle qui conduit le rythme. Avant de revenir sur le gros poste de contrôle de Summit Lake, je retrouve mes capacités. Le rythme cardiaque redevient normal autour de 130 bpm, je peux courir meme les montées douces. Cela fait 42 km au compteur, la course peut commencer.

Le retour en direction de la station va se faire en montant vers le point culminant Mont Werner. A la sortie du ravito, un petit rédillion de 300 m nous met directement dans l’ambiance ou chaque pas va commencer à peser lourd. Heureusement que nous sommes dans la foret, car nous n’avons pas les désagréments d’une température excessive. Cette succession de plats et montées est finalement supportable, et je m’étonne de voir notre rythme être toujours aussi soutenu après 50 km. Le vrai handicap, c’est que nous n’avions pas prévu qu’il y aurait 18 km entre les 2 ravitos. 1 litre d’eau n’est pas suffisant mais cela ne m’a pas vraiment affecté. Par contre, je sens qu’Andrea accuse le coup et le dernier effort pour passer le Mont Werner a laissé des traces.

Au dernier ravito du Mont Werner, on traine un peu. Stéphanie que nous suivions depuis un moment est parti de suite. Andrea decide de prendre un gel pour finir. Bien lui en a pris car, elle retrouve une forme assez impressionnante. On court sur un rythme de 11,5/12 km/h sur cette dernière descente. On ne pensait pas revoir Stephanie avant l’arrivée, pourtant on la rattrape à 3km de l’arrivée. On aurait pu croire qu’on en avait gardé sous le pied, mais je pense plutôt que nous avons bien géré notre effort. On finit quand meme en 10:28 à la 31 et 32e place scratch. Soit 1ere V1F et 2e V2M. Il n’y avait pas d’objectif de faire une place, mais plutôt de profiter du bon moment que nous offrait ces montagnes.

Ce fut une superbe semaine, dans un cadre magnifique. Les participants, comme les organisateurs étaient tous très sympathiques. C’est une course à recommander car elle allie le défi sportif à la découverte d’un cadre somptueux. Le seul bémol, c’est que ce soit si loin de chez nous. 30h de vol et 9h de jet lag ne te mettent pas dans les meilleurs conditions physiques pour réaliser une performance.